Penser à elle, à l’autre…
Penser à elle, à l’autre.
En dedans, elle n’est pas la même, elle n’est plus la même.
Elle le sait. Je le sais.
Qui parlera. Elle ou moi.
Donnez la vie, donnez encore et encore la vie.
Corps gracile qui s’arrondit d’une vie, de deux puis de trois.
Chacun – inconnu – prend une partie de moi.
Etre seule pour ressentir la transformation, seule en moi.
Personne ne saura jamais la solitude.
Je, est seule.
Tourments des questions sans réponse.
Solitude à deux ? C’est à toi seule.
Imagerie médicale qui révèle ce qu’il y a dans la poche.
Un squelette, des organes, l’eau qui permet de vivre en l’autre.
Chaque femme vit son histoire à elle.
Elle, est seule.

Pierre noire, sanguine et craie blanche, estompe, sur papier beige avec effet d’estompe, de Elisabeth Louise Vigée Le Brun – Tiré du Catalogue de l’expo Paris Grand Palais 23/09/2015-11/01/2016
Puis doucement, penser à deux
Grandir à deux
Ecouter le monde à deux
Vivre seul chacun
La « délivrance »,
La « naissance ».
La séparation
Elle, Je, est seule…
Mode « Stand-bye »…
Cogitations
Et s’usera le temps
au rythme des saisons.
S’useront mes printemps.
Et moi… je reste…
Je me voudrais marée
au rythme imperturbable.
Je me voudrais jetée.
Ou je me voudrais sable.
Et s’useront mes rêves.
Et s’usera ma joie.
S’useront mes combats.
Et s’usera ma sève.
Je me voudrais étang
à surface de moire
où les aubes et les soirs
se mirent infiniment..
S’usera ma gaieté.
S’useront mes attentes.
S’useront mes projets.
S’useront mes tourmentes.
Je me voudrais le vent.
Je me voudrais la mer.
Je me voudrais le temps
au rythme de la terre.
S’useront les images
qu’on garde au fond de soi.
Et s’useront les pages
qu’on se fit pas à pas.
Alors tel un vieux loup
au bout de son chemin,
je me voudrai caillou
au rythme de plus rien !
Esther Granek, Je cours après mon ombre, 1981
La poésie, un prétexte à photo…
Ma maison est assise au vent… de Cécile Sauvage (1909)
Tirée du recueil « Mélancolie ».
Ma maison est assise au vent
Dans une plaine sombre et nue
Comme un tombeau pour un vivant
Où s’agite ma chair menue.
Les longs brouillards viennent frôler
Au soir ma porte solitaire,
Et je ne sais rien de la terre
Que ma tristesse d’exilé.
Se délecter des mots des automnes en vers…
Voilà que je relis les vers d’Anna de Noailles qui viennent illustrer quelques-unes des photos de mes dernières balades…
Tout comme le printemps, j’attends cette saison avec délice, espérant ses couleurs magnifiques et chaudes, goûtant la tiédeur d’un soleil émergeant des brumes matinales, foulant avec les souvenirs de ma jeunesse, les feuilles mourantes qui sacrifient leur vie pour le renouveau de la terre…
Avant d’ entrer en octobre, pour vivre, peut-être, un bel été indien… regardons encore septembre !
L’automne
Voici venu le froid radieux de septembre :
Le vent voudrait entrer et jouer dans les chambres ;
Mais la maison a l’air sévère, ce matin,
Et le laisse dehors qui sanglote au jardin.
Comme toutes les voix de l’été se sont tues !
Pourquoi ne met-on pas de mantes aux statues ?
Tout est transi, tout tremble et tout a peur ; je crois
Que la bise grelotte et que l’eau même a froid.
Les feuilles dans le vent courent comme des folles ;
Elles voudraient aller où les oiseaux s’envolent,
Mais le vent les reprend et barre leur chemin
Elles iront mourir sur les étangs demain.
Le silence est léger et calme ; par minute
Le vent passe au travers comme un joueur de flûte,
Et puis tout redevient encor silencieux,
Et l’Amour qui jouait sous la bonté des cieux
S’en revient pour chauffer devant le feu qui flambe
Ses mains pleines de froid et ses frileuses jambes,
Et la vieille maison qu’il va transfigurer
Tressaille et s’attendrit de le sentir entrer.
Anna de Noailles, Le cœur innombrable
La poésie, comme un prétexte aux photos…
L’odeur de rose, faible, grâce au vent léger d’été qui passe, se mêle aux parfums qu’elle a mis.
Paul Verlaine (1844-1896)
Les roses de Saadi
J’ai voulu ce matin te rapporter des roses ;
Mais j’en avais tant pris dans mes ceintures closes
Que les nœuds trop serrés n’ont pu les contenir.
Les nœuds ont éclaté. Les roses, envolées
Dans le vent, à la mer s’en sont toutes allées.
Elles ont suivi l’eau pour ne plus revenir ;
La vague en a paru rouge et comme enflammée.
Ce soir, ma robe encore en est tout embaumée…
Respires-en sur moi l’odorant souvenir.
Marceline Desbordes-Valmore
Rupture
Je n’ai pas eu le courage de publier cet article il y a… longtemps… Disons que je cherchais une illustration qui convienne ! Un état d’âme dans humeur du jour dont je dois me débarrasser…
Voilà que le soleil pointe le bout de son nez, alors je lui fais une place dans mon coeur pour y accueillir ceux qui m’aiment…
« Rupture », un texte d’Esther Graneck, poétesse que j’affectionne…
J’effacerai le temps
J’effacerai les jours
Mais je sais qu’au retour
J’irai me questionnant
Voilà
J’ai les mains vides
Vides sont mes mains
Vides
Parfois je les regarde, stupide
Et les feuilles tombent dans l’air limpide
Encore une fois
J’effacerai les places
J’effacerai les traces
Me faisant un espace
Dont tu seras absent
Encore une fois
Voilà
J’ai les mains vides
Et du creux de mes paumes arides
S’échappent fuyant entre mes doigts
Les restes d’un espoir pesant
J’effacerai les peines
J’effacerai les joies
Notre route bifurqua
Et chacun eut la sienne
Voilà j’ai les mains vides
Vides sont mes mains
Vides
Et les feuilles tombent dans l’air limpide
Encore une fois
Esther Granek, Ballades et réflexions à ma façon, 1978
La Saint-Valentin… (XIX°-XX° siècle)
J’ai découvert ce charmant poème champêtre dans un petit recueil édité en 1927 par l’imprimerie parisienne Mouillier et Dermont.
La Saint-Valentin
Auguste Angellier, né en 1848 à Dunkerque, mort en 1911.
Février vient, c’est la Saint-Valentin[1],
Févier vient, il fait rougir[2] les saules,
Et, sous les rais[3], d’un soleil argentin
Encor frileux découvre ses épaules.
Tous les oiseaux, c’est la Saint-Valentin,
Tous les oiseaux, rouges-gorges, fauvettes,
Merles, geais, pics, tout le peuple mutin[4]
Se réveillant, c’est la Saint-Valentin,
Se réveillant, et secouant leurs plumes,
D’un fou désir et d’un vol incertain
Se sont cherchés dans les dernières brumes.
Dans les buissons, c’est la Saint-Valentin,
Dans les buissons, les lierres et les haies
Où le houx vert offre un rouge festin,
Dans les roseaux, les halliers[5], les coudraies,
Dans les vieux murs, c’est la Saint-Valentins,
Dans les vieux murs pleins d’heureuses nouvelles,
Ce fut des cris, des chants, un bruit lointain
De gazouillis et de battements d’ailes.
(Poème extrait de « Le chemin des Saisons » – Hachette éditeur).
J’ai découvert ce charmant poème champêtre dans un petit recueil édité en 1927 par l’imprimerie parisienne Mouillier et Dermont
Une halte pour un hommage à Line, une année que tu es partie…
Pour les ami(e)s qui connaissait Line, elle reste présente dans nos cœurs… Toujours choquée de sa disparition brutale…
Une HALTE pour elle, dans un univers poétique corse, son univers. Un texte (citation) où l’on parle des haltes du temps… Un extrait du livre de Norbert Paganelli illustré des photos de Joseph Nicolaï, « un sel d’argent » (Mimoria arghjintina)
Circulaire
Les années courtes enchâssent les haltes du temps
Années lumière
Années communes
Celles auxquelles on se réfère
En songeant à voix haute
Un peu comme si tout devait recommencer.
Bientôt, en savoir plus sur l’auteur, Norbert Paganelli
Je vous souhaite une belle journée !
[youtube]http://youtu.be/xiJQTa1bDy8[/youtube]
Une petite pose s’impose le temps…
D’un p’tit voyage…
Mais ce n’est pas dit que je ne vous lise pas, ni qu’un matin, comme çà, je ne me « lâche » en un billet, discret… Ici ou là, ou là encore…
Follette se joint à moi pour vous souhaitez, amin@utes, administrateurs(trices) et animateur(trices) de tous univers, de joyeuses fêtes, comme le veux la tradition de ces temps ! Voici quelques vers pour honorer les sapins, pourquoi pas ?…
Les sapins
Les sapins en bonnets pointus
De longues robes revêtus
Comme des astrologues
Saluent leurs frères abattus
Les bateaux qui sur le Rhin voguent
Dans les sept arts endoctrinés
Par les vieux sapins leurs aînés
Qui sont de grands poètes
Ils se savent prédestinés
À briller plus que des planètes
À briller doucement changés
En étoiles et enneigés
Aux Noëls bienheureuses
Fêtes des sapins ensongés
Aux longues branches langoureuses
Les sapins beaux musiciens
Chantent des noëls anciens
Au vent des soirs d’automne
Ou bien graves magiciens
Incantent le ciel quand il tonne
Des rangées de blancs chérubins
Remplacent l’hiver les sapins
Et balancent leurs ailes
L’été ce sont de grands rabbins
Ou bien de vieilles demoiselles
Sapins médecins divaguant
Ils vont offrant leurs bons onguents
Quand la montagne accouche
De temps en temps sous l’ouragan
Un vieux sapin geint et se couche
Guillaume Apollinaire
A bientôt !
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