Cogitations
Et s’usera le temps
au rythme des saisons.
S’useront mes printemps.
Et moi… je reste…
Je me voudrais marée
au rythme imperturbable.
Je me voudrais jetée.
Ou je me voudrais sable.
Et s’useront mes rêves.
Et s’usera ma joie.
S’useront mes combats.
Et s’usera ma sève.
Je me voudrais étang
à surface de moire
où les aubes et les soirs
se mirent infiniment..
S’usera ma gaieté.
S’useront mes attentes.
S’useront mes projets.
S’useront mes tourmentes.
Je me voudrais le vent.
Je me voudrais la mer.
Je me voudrais le temps
au rythme de la terre.
S’useront les images
qu’on garde au fond de soi.
Et s’useront les pages
qu’on se fit pas à pas.
Alors tel un vieux loup
au bout de son chemin,
je me voudrai caillou
au rythme de plus rien !
Esther Granek, Je cours après mon ombre, 1981
C’est un magnifique poème, merci du partage. amitiés
Bonjour et merci Renée…
Oui j’aime beaucoup ce qu’écrit cette femme… Parfois je m’y retrouve !
Belle journée !
Joëlle
J’ai la chance d’être en lien avec Esther Granek que j’adore ! ce poème est tout simplement génial.
Amicalement.
Bonjour Clara,
Quelle chance !
D’accord avec toi sur le génie de cette poétesse.
Amitiés,
Joëlle
Comme ceci est bien dit !
L’envie de ralentir est salutaire, parfois. Après tout, pourquoi courir tout le temps puisque ne restera que la poussière.
Merci de ton passage Carmen… Toujours de jolies pensées…