Bonjour,
De retour parmi vous… Voyage fructueux en émotions relatives aux souvenirs que je vous raconte… Recherches historiques en cours sur l’histoire de cet orphelinat.
Voici la suite et la fin de ce premier chapitre en 5 épisodes. Les autres sont écrits, mais je les garde pour plus tard…
5ème épisode
Sur un plancher de bois bien ciré et de chaque côté du dortoir, les petits lits de fer bien rangé étaient recouverts d’un dessus de lit bleu ciel fleuri. A chaque extrémité, les grandes baies
ouvertes aéraient cette pièce immense, et l’une d’elles laissait pénétrer abondamment le soleil chaud de cette fin d’été. Des merles s’appelaient en chantant toujours le même refrain. Une
atmosphère bleutée et parfumée régnait dans cet endroit réservé au repos. Dans un angle, à deux lits de ma place attribuée, il y avait des cloisons disposées en angle qui reproduisait une cellule
sans toit, ultime refuge pour les nuits de la religieuse… Nous n’étions jamais seules. Quelqu’un veillait sur nous la nuit… Une petite ouverture carrée, fermée par un rideau identique à celui des
couvre-lits, permettait à la sœur de nous observer avant de sortir de cet abri. Elle percevait autant les chahuts que les gémissements d’une malade, les cauchemars et les chagrins…
Les autres fenêtres très hautes, sur le mur opposé à l’entrée, donnaient sur un parc, le parc du château !. Même sur la pointe des pieds, il m’était impossible d’accéder à ces ouvertures
vers l’inconnu. Je n’apercevais que d’énormes marronniers qui agitaient doucement leurs branches. Ils étaient si épais que je ne voyais même pas le ciel.
Avec le reste de ma valise et les quelques vêtements que maman avait marqué du numéro 91, ma monitrice et moi redescendions au premier étage. Direction la lingerie. Là encore, je restais bouche
bée. Tout le tour de la pièce était en bois cirée. Cela sentait bon. Il n’y avait que des placards derrière ces portes et les vêtements des pensionnaires y étaient rangés de façon ordonnée. C’est
pour cela que maman avait cousu le numéro 91 sur mon linge. Celui-ci était composé du linge de corps – culottes et maillots de corps – des socquettes et chaussettes, des pyjamas, de pulls et
tricots de laine et du linge de toilette. En effet, les pensionnaires de Saint-Michel étaient habillées par l’institut. Uniforme pour l’été, uniforme pour l’hiver. Je me suis vue attribué une
jupe écossaise, rayures blanche, bleue, verte et marron, et un chemisier blanc.
Cet endroit me plut tout de suite par son ambiance tiède, ses odeurs de linge frais et de lavande, d’autres parfums sucrés et les craquements du bois qui rendaient cette pièce spéciale.
(D’après une histoire vraie….)
Bonsoir Mamie-Jo
Te voilà de retour et c’est un plaisir que de te lire à nouveau.
La vieille photo, indique bien ces grandes fenêtres et on y perçoit également les marronniers qui dépassent allègrement le toit du bâtiment.
Paradoxalement, autant pendant longtemps, j’ai aimé ces ambiances chaudes de bois sentant bon la cire,autant que maintenant, j’apprécie le contemporain et ma dernière demeure est d’un tout autre
style que les précédentes, un peu comme si, j’avais voulu faire un trait sur mon passé.
Mais il est bon, en te lisant de retrouver un brin de nostalgie.
Merci au nom de la communauté
Bisous et douce nuit Mamie-Jo
Le Noctamplume
Bonjour Mamie-Jo,
C’est extraordinaire comme tu as gardés ces souvenirs intacts, bien au chaud dans ta mémoire.
Je m’aperçois en te lisant que les odeurs et les parfums y sont toujours associés.
Bonne journée, très ensoleillée et chaude ici.
En lisant ton texte j’ai vu beaucoup de ressemblance avec ma propre histoire… j’ai porté le n° 61 pendant 5 longues années de mon enfance, dans un institut de soins. L’odeur de l’endroit où était
stocké le linge m’est resté aussi en mémoire et nous étions nous aussi en uniforme, jupe bleu marine, polo gris, grande cape pour l’extérieur et la quichenotte ! c’était à l’ile de ré !
merci pour ce beau récit… bisous