La semaine dernière, participation à un « atelier d’écriture » organisé par la Bibliothèque départementale de Lot-et-Garonne intitulé, “écriture et expérience corporelle”…
Les mots comme un prolongement du corps, du bras, de la main.
En fin de séance, allongée sur le dos dans une position un peu inconfortable pour moi, les yeux fermés : jeter les mots qui viennent spontanément, sur une feuille de papier…
J’ai ramené mes mots sur ma feuille de papier, décidée à en faire quelque chose, que voilà !
(Mes mots sont en italique).
Une bulle, un mot.
Prolongement du corps.
Plop ! Plop !
Emoi, voix, cela pourrait rimer…
Et là, étendue sur le dos, je souffre de cette position allongée. Je ferme les yeux.
Plop ! Plop !
Battements du cœur. Je les sens dans mes oreilles…
Est-ce le tintement de l’âme, de mon âme ?
Lumière… Étincelle… La vie qui rejaillit, peut-être !
Le clou, l’oreille… Soin de mon corps, il faut le faire ! Je dois le faire.
Deux, dix… pourquoi ces nombres ?
Le deux, le couple, je suis un élément du couple.
Mais dix-moi. Quoi ? Toi, moi. Et eux ? Ils sont huit… Je ne sais pas.
Les mots volent…
Plop ! Plop !
Et encore, allongée, prisonnière de mon corps, les mots, eux, s’évadent…
Tempête, folie… C’est comme cela, en moi ?
En moi la colère, c’est sûr, d’où cette tempête dans ma tête !
Et je crache la folie pour qu’elle ne me retienne pas.
Je me redresse et jette encore des mots, comme pour m’en débarrasser…
Le souffle court je cours vers l’étang,
Où la longue lumière m’attend, dessus ? Dessous ?
Plop ! Plop !
La frontière est si mince…
Une libellule passe, fait un écart, m’invitant à la suivre….
Il est absent, je suis absente… D’ici.
Où suis-je ? Mes yeux sont fermés encore.
C’est le silence, Isolée, dans mon intimité, je perçois le froissement des feuilles de papier…
Plop ! Plop !
Me mettre sur le flanc, moins souffrir dans ce corps qui n’est pas le mien.
Je me rappelle, avant, avant…
Plop ! Plop !
La vague qui veut m’emporter,
Le vague à l’âme ! M’y revoilà, mon univers vide du dedans…
Mon terrain vague.
Non, rien.
Envie, de plume… Légèreté. Mon contraire. En concave, en convexe… Envie d’écrire ?
Le miroir noir…Non, rien.
Rires… Fou rire, rire jaune, rire à contrecœur, à gorge déployée… et rire aux larmes !
Rire à s’en donner mal au ventre, non rien !
C’est fini, je me relève ! Je reprends pied dans l’autre vie.
Une bonne « démo » de mots expulse de la meilleurs façon une somme de maux qui encombre un corps trop concret. Un mot à mot choisis est certainement mieux qu’un corps à corps brutale. Ne faut-il
pas parfois tenter d’apprivoiser la folie. Souviens-toi de ce que disait Sartre (en substance) : Ce qu’il y a de bien dans ma folie, c’est qu’elle m’a préservée de celle des autres. Je
préfère que tu te présentes comme la Dame de Ladignac que comme la Dame du Lac (la place est déjà prise et de surcroît il s’agit d’un étang). Alors, il vaut mieux courir après l’étant,
que vers l’étang.
Ces ateliers d’écriture te réussissent magnifiquement bien.
Bises.
Hummm… Me voilà étourdie, mais j’ai repris pied et l’étang ne m’attire pas du tout !
Mais j’avoue ne pas avoir trop envie d’analyser tous les mots et les maux…
Pour l’instant j’« expulse » comme tu dis. On verra plus tard !
Merci pour ton passage et ton humour ! Une belle journée et des bises.
Que c’est beau, je ne rajouterai rien d’autre sinon BRAVO. Bisous
Souffrir pour écrire, tu as bien du courage Joëlle, peut-être une pratique spirituelle asiatique? (rirre), moi personnellement j’adhère pas, même si je trouve que tu t’en sors bien de cet atelier
d’écriture lié aux tortionnaires.
J’ai assez de mes douleurs naturelles quotidiennes, sans m’en rajouter en écrivant quoique même bien installé je souffre également
Merci au nom de la communauté
Bisous et bonne journée
Le Noctamplume
J’ai relu avec plaisir. Bises
Bon mercredi bises.